Au service de la machine totale

L’usager connecté (TV)

La technique-sujet fusionne avec le spectacle-sujet dans le médianumérique, cet environnement « connecté[1] » et « augmenté[2] » que nous habitons.

Ils forment le couple avec lequel les « usagers » – pas les personnes – entrent en lien. Ils ne sont pas l’outil du lien aux autres comme le croient, ou voudraient nous le faire croire, les apôtres des réseaux sociaux. Ils sont le lien : la communion.

Oui les autres existent et réagissent. Mais au sein d’un système de codes, pas même de signes. Au travers d’un jeu de photographies, d’images, d’émoticones, d’acronymes, d’onomatopées, de mots écorchés, de géolocalisations, de vidéos divertissantes, de reflets de surface. Ils deviennent le relais (transfert, retweet, lien hypertexte, hashtag) d’une information qui – par sa circulation – occupe et justifie l’infrastructure technique, spectaculaire et économique.

L’usager est au service de la machine totale, il n’en est pas même un opérateur et encore moins un agent. Il en est à la fois un rouage, un carburant et un consommateur.

Et c’est à elle – à elle seulement – qu’il est « connecté » du matin au soir au matin. Pas aux autres.


[1] La connexion signifie désormais la possibilité d’accès à un réseau de communication. Elle s’apparente tout autant à l’utilisation du terme en anatomie où elle désigne la dépendance relative des organes qu’en électricité où elle décrit la liaison électrique entre des éléments conducteurs (dictionnaire du cnrtl).

[2] Lorsqu’une information au sujet d’un lieu est disponible au travers d’un dispositif technique (généralement connecté : QR code, bluetooth, RFID), on décrète que ce lieu est « augmenté ».