Notre vie est rythmée par des temporalités imposées par la société : les moments que l’on dédie à la production, au repos, à la fête, etc. On parle de « temps sociaux ».
Parmi les temps sociaux, l’un prédomine. Il est le temps social de référence, celui qui structure tous les autres.
Dans notre société moderne, le temps social principal est celui que nous dédions au travail. Il rythme notre vie (la vie active), l’année (jours ouvrés) et la journée (journée de travail).
C’est pourquoi Dominique Méda qualifie le travail d’activité princeps :
« [L’activité princeps] impose une structure temporelle de la vie ; [elle] crée des contacts sociaux en dehors de la famille ; [elle] donne des buts dépassant les visées propres ; [elle] définit l’identité sociale et [elle] force à l’action […]. [Elle] définit l’identité individuelle et collective au plus haut point. » [1]
Princeps, en latin, désigne « ce qui est le plus important », « ce qui prend l’initiative », « ce qui décide », « ce qui donne le ton ».
En tant qu’activité princeps de notre société, le travail apporte les ressources, la protection sociale et la reconnaissance. Il constitue le support de l’autonomie et de l’identité.
Ainsi, quand une personne dédie à l’activité contributive le temps qui est normalement consacré au travail, elle est privée de ces avantages. D’où la volonté de trouver une solution pour attribuer à l’activité contributive les mêmes prérogatives d’activité princeps qu’au travail.
[1] Méda, Dominique. Le travail. Paris : PUF. 2008.
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