Une « dyade » désigne une unité complexe, composée de deux éléments solidaires. Dans une dyade, aucun des deux termes ne peut faire sens séparément. Il ne s’agit pas d’une opposition : il s’agit d’une existence conjointe et symbiotique.
Gustave Guillaume utilise le concept de dyade pour désigner le caractère solidaire « physisme/mentalisme » du langage. Le liant de cette dyade est la signifiance, le fait de « faire sens ».
Guillaume représente la dyade, comme suit, sous forme de fraction :
Parfois les dyades désignent un élément composé et complexe. Parfois, elles indiquent une opposition fondamentale et structurante.
Les systèmes symboliques fonctionnent souvent sur des dyades. Notre système symbolique moderne, celui dans lequel nous baignons à notre insu, n’échappe pas à la règle. Il repose lui aussi sur des dyades.
Ainsi, nos efforts productifs doivent s’articuler selon la dyade travail/désintéressement.
Soit nous nous inscrivons dans le travail lucratif pour gagner notre vie, soit nous devons nous « engager » avec désintéressement. Nous ne savons pas penser ni organiser de troisième terme.
Ainsi l’activité contributive est assignée à la « valeur-désintéressement » et à ce titre, elle est reléguée dans un ensemble qui la maintient hors rémunération et considération.
Pourtant elle ne correspond ni au « temps privé », ni au « temps libre », ni aux « loisirs », ni à l’amateurat.
La difficulté à comprendre son rôle et sa valeur vient en partie de là, de la manière dont elle bouscule le système symbolique qui a sous-tenu jusqu’à présent notre société moderne, société de marché. Elle introduit un troisième terme qui bouscule nos habitudes mentales binaires.
Il convient désormais de composer aussi avec la « valeur-contribution ».
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